BREXIT : LES CONSEQUENCES D’UNE SORTIE SANS ACCORD POUR L’INDUSTRIE AUTOMOBILE

Les géants du secteur automobile européen tirent la sonnette d’alarme et font part de leur vive inquiétude, dans un communiqué conjoint, quant au danger d’un Brexit sans accord. Retour sur cette crise sans précédent pour le Royaume-Uni qui pourrait avoir des effets négatifs sur toute l’Europe et l’avenir de l’industrie automobile.

Le Brexit en quelques mots

Brexit est une abréviation de ” British Exit ” qui désigne la volonté du Royaume-Uni de sortir définitivement de l’Union Européenne. Le 23 juin 2016, à l’occasion d’un référendum organisé par l’ancien premier ministre, David Cameron, les Britanniques ont choisi à 51,9 % de quitter l’UE. Depuis cette date, le Royaume-Uni et les 27 autres pays membres de l’UE tentent de trouver un accord de sortie, sans succès jusqu’à ce jour. La date de sortie du Royaume-Uni a déjà été repoussée par deux fois. Pas moins de 3 dirigeants britanniques se sont succédés pour mener à bien les négociations. 

À l’aube de la date de sortie effective du pays de l’Europe, le Parlement britannique n’entend toujours pas valider l’accord proposé par les pays membres. Il demande à son Premier ministre en place, Boris Johnson, de trouver un arrangement rapidement. Ce dernier, favorable au “No Deal”, se dit prêt à assumer toutes les conséquences d’une sortie sans accord.

Les inquiétudes de l’industrie automobile européenne face à la possibilité d’un Brexit sans accord

Les uns parlent de véritable ” séisme ” quand d’autres mettent en garde contre les effets catastrophiques qu’aurait une sortie sans accord du Royaume-Uni sur toute la chaîne de fabrication des voitures en Europe. Notamment en termes d’approvisionnement et de conditions commerciales. Dans un communiqué de presse publié conjointement, plusieurs associations de constructeurs automobiles alertent sur le surcoût énorme que provoquerait un ” No Deal ” à l’échelle européenne sur le marché des véhicules neufs. Pas moins de 5,7 milliards d’euros de taxes et surcoûts divers liés aux droits de douanes supplémentaires qui seraient appliqués après la sortie du Royaume-Uni. Surcoûts qui se répercuteraient obligatoirement sur les clients des deux côtés de la Manche.

Des usines locales au futur incertain

Plusieurs grands noms de l’industrie automobile possèdent des usines en Grande-Bretagne. C’est le cas de BMW ou encore de PSA. D’après leurs dirigeants, l’avenir des usines outre Manche n’est pas assuré si aucun accord ne permet une sortie de l’UE dans des conditions favorables pour tous.

Le patron de PSA, par exemple, se dit prêt à fermer l’usine d’Ellsmere Port, dans le nord de l’angleterre et à transférer toutes ses activités, ailleurs, en Europe.

Le fabricant BMW a prévu de fermer son usine pendant plusieurs jours, juste avant le 31 octobre et le constructeur Nissan a également fait savoir qu’il stopperait sa production de véhicules haut de gamme dans son usine de Sunderland (Nord Est de l’Angleterre).

Une sortie du Royaume-Uni sans accord inquiète vivement les marques automobiles dans toute l’Europe. Les investissements des géants du secteur ont déjà été réduits de 70 % depuis le début de l’année 2019. Un énorme manque à gagner pour tout le marché britannique, mais également pour l’ensemble des acteurs européens qui demandent expressément une issue positive à cette crise sans précédent.

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